jeudi 30 août 2012

Musique : Rock Werchter 2012 : Samedi

L’été s’achève et les souvenirs se font moins précis, il est donc grand temps que je finisse de vous rapporter comment s’est passée cette édition 2012 de Rock Werchter. Nous en étions donc restés au vendredi soir... Reprenons au matin suivant la pire nuit de ma vie. Et non, finalement être à ce point à proximité du chapiteau-bar du camping n’est pas une si bonne chose que ça quand ils décident de faire péter les watts jusque 4h du matin : aucune chance de dormir sans bouchons dans les oreilles. Mais pire que tout : quand est venu le moment béni où ils ont arrêté la musique, ce sont nos voisins-flamands-barakis-de-l’extrême qui ont pris le relai, armés de leur vieille radio et de la plus pourrie des techno - je croyais vraiment que ça n'existait plus - jusque 7h. Deux heures de semi-coma plus tard, il fait trop chand pour continuer à dormir. De plus les voisins sont eux aussi réveillés et en très grande forme puisqu’ils décident naturellement de ressortir leur radio et de procéder à un concours de lancer du poids avec, à la place du poids, des cannettes de bière à moitié pleines et des tartines de mayonnaise. Et hop, une tente toute neuve ruinée en deux jours. La première partie de la journée se passe dans une assez mauvaise humeur, pleine de marmonnements conspirateurs du type "enlèvement et destruction de radio", "destruction de camp" et "meurtre". 

Mais il est 16h et il est donc temps de se diriger vers la Pyramid Marquee pour voir Nneka. Si sa musique, influencée par les ses origines Germano-Nigérienne, donne envie de remuer la tête et les pieds sous un soleil toujours présent, elle reste un peu trop portée sur les grand messages politiquement engagés que pour être pleinement appréciée sans se prendre la tête. Malgré tout Nneka est une excellente chanteuse et performeuse, toujours en contact avec son public et toujours prête à faire passer ses idées. 

Une bonne petite heure plus tard, un détour par The Barn s’impose car en ce moment c’est Simple Minds qui joue. Et les Ecossais, grands habitués de Werchter, ont déplacé les foules : il est à peine possible de s’approcher assez du chapiteau pour entendre ou voir quoi que ce soit. Nous passons donc notre chemin au bout de quelques minutes. 


De toutes façons, il est l’heure de se trouver une bonne place pour d’abord Kasabian puis Mumford and Sons. Les premiers sont déjà déclarés super star  au Royaume-Unis et commencent seulement à bien chatouiller les oreilles du continent. Ils font littéralement bondir tout le public de la Main Stage grâce à leur rock beateux ascendant Gorillaz du coté de la production. Du live très très énergique. On se demande quand même un peu si Tom Meighan, le chanteur, n’a pas partagé des substances avec celui de The All-American Rejects mais en soi, ça fait aussi partie du spectacle.

Et à ce niveau là, il sait y faire : il bouge, saute, court, crie et parvient quand même à chanter juste malgré tout. Il a une fameuse touche toute trempée, avec ses grosse lunettes rouge en forme d’yeux de mouche et sa dégaine qui crie « bitch please, I'm fabulous ».

Le plus beau – au sens propre – dans tout ça, c'est certainement Sergio Pizzorno, le guitariste, dont on ferait bien son petit déj’, son diner, son gouter, son souper et son grignotage du soir devant la télé. Ca donne faim.

Ensuite moment magique du festival : Mumford and Sons. Un décor merveilleux, fait d’ampoules qui s’illumineront à mesure que la nuit tombe. Des sonorités typiquement folk qui nous emmènent des siècles en arrière, au galop dans des pleines aux herbes hautes à la poursuite des nuages et des moutons. Des chansons tantôt énergiques comme « Little Lion Man » ou « The Cave » qu’on connait déjà, des balades magnifiques telles que « Awake My Soul » et « Winter Winds ». Il y a aussi eu quelques larmes quand toute la pleine s’est tue pour écouter les paroles et la mélodie de « Dust Bowl Dance » emportée par un vent étrangement approprié et toujours l’harmonie merveilleuse des voix des membres du groupe qui en fait un groupe original comme on n'en avait plus entendu depuis longtemps. Le public est sous le charme et en haleine du début à la fin. Cerise sur le gâteau, on a droit à des extraits du prochain album qui sortira le 24 septembre et que j’attends personnellement avec beaucoup d’impatience.

 
S’en suit un autre grand moment, un de plus. Alors que nous nous dirigeons vers la Pyramid Marquee pour assister à la suite du concert de M83, nous entendons le début de leur fameuse chanson « Midnight City ». Nous pressons le pas pour arriver au milieu de la foule déjà présente... Et là il se passe quelque chose de fascinant. Dans la pénombre du soir, des milliers de personnes sautent en rythme avec la musique et avec les autres.  Le claquement de leurs pas réguliers sur le plancher résonne tout autour, sublimé par un mélange de gens et de couleurs. Une scène digne d’un film. A couper le souffle. Malheureusement la chanson se fini,t mais pas le concert. Les français savent y faire pour s’intégrer à l’atmosphère nocturne qui plane. Leur pop électro est faite pour ça, d’ailleurs. Un grand hymne à la jeunesse qui vit la nuit mais en beaucoup plus classe que tout ce qu’on entend en général quand on passe la nuit dehors. Ils font sans aucun doute partie des bonnes choses à se mettre dans les oreilles, et de préférence en live pour le petit plus ambiance.

Deux petites heures plus tard et nous revoila à The Barn pour les californiens d’Incubus. Pas vraiment fan et ne connaissant donc qu’une ou deux chansons je découvre un peu sur le tas. Un style assez varié sans pour autant se trahir, c’est apparemment ce que fait le groupe depuis sa formation en 1991, et cela rend le concert assez intéressant et surprenant.


On ne reste pas jusqu'à la fin, pour éviter le mouvement de foule à la sortie.
 
Cette idée s’avère encore meilleure que prévue. En effet, nous nous dirigeons vers la sortie en plein concert d’Editors. Le groupe anglais est très bon en soi, même si la foule nous dissuade de nous approcher pour la fin du concert. Mais alors que se joue le titre « Papillon », arrive une surprise ! Des jets d’étincelles, prémices d’un grand feu d’artifice, sont tirées depuis le sommet de la Main Stage. Toutes les personnes présentes, intéressées ou pas par ce qui se passe, s’arrêtent. Mais à la fin de la chanson spécialement rallongée pour l’occasion, comme si on avait mis fin à un air hypnotisant, chacun se réveille et retourne à sa distraction. Et ainsi s'achève le troisième jour.

Fanny

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