Etant une fervente amatrice de musique en
générale et de live en particulier, je consacre chaque été un certain budget pour
aller à divers festivals. Et donc depuis 2009 j’étudie les affiches et je
parcours la Wallonie armée de mon sac à dos, ma tente et mon appareil photo,
accompagnée de quelques fidèles amis. Je pars en festival comme d’autres
partent au Maroc, en Espagne ou dans le sud de la France. Pour moi, c’est les
vacances, et ni la boue, ni les horribles toilettes, ni le fait de ne pas
prendre de douche, ni manger de viande pendant 5 jours, ne peuvent venir gâcher
mon plaisir. En 4 ans j’ai donc arpenté
les gradins du Verdur Rock, affronté la boue de Dour, flâné tout le week-end
dans le camping d’Espéranzah et passé une journée par-ci par-là au Brussels
Summer Festival et LaSemo. Je vous
entends dire d’ici que mon palmarès n’est pas complet sans le Grassop Metal Meeting, les Ardentes,
le Pukkelpop ou autre, mais on ne peut pas tout faire. Il fait dire aussi que je
ne suis pas fan de métal, que j’étais en camp pendant les Ardentes et en
seconde session pendant le Pukkel. Et puis surtout, tout ça coute cher !
Mais malgré les jours et les nuits de folie
passées avec des gens géniaux et les groupes fantastiques que j’ai pu voir au
fil des années, il a toujours manqué quelque chose à mon bonheur, un peu comme
un chasseur qui n’a pas encore pu accrocher une tête de lion à son mur (oui,
c’est dégueulasse. Non, je n’aime pas les chasseurs). Alors maintenant je suis
la personne la plus fière du monde ! Car oui, enfin, j’en rêvais, je l’ai fait ! Il y a
maintenant presque un mois, je suis allée à Rock Werchter, le dieu, le roi de
la jungle des festivals ! Il m’avait déjà brisé le cœur trop souvent avec
ses affiches à tomber par terre. J’avais raté Muse, Coldplay et bien d’autres ;
il était temps que je prenne les choses en main !
Alors oui, des gens m’avaient dit que je
n'aimerais pas, que c’était trop cher pour ce que c’est, que c’était en fait
très surfait, impersonnel, commercial, qu’il y a toujours trop de gens, que le
camping est nul, que je ne verrais et n’entendrais rien parce qu’il fallait
camper la journée devant une scène pour voir la tête d’affiche du soir, et bien
d’autres arguments. Je partais donc seule avec mon copain et avec l’impression
que j’allais être horriblement déçue.
Et bien NON ! En fait c’était plus beau
que tout ce à quoi je m’attendais pendant toutes ces années ! Pour bien
commencer, même si c’est un détail, la file pour prendre les navettes malgré
son apparence interminable a en fait très vite avancé. De Lijn est apparemment
un collaborateur très efficace. Ensuite vient un des deux moments les plus
pénibles du week-end : trainer les bagages sur 2 km sous un soleil de
plomb. On a vu pire. Si en voulant aller au camping A1 (comme à peu près tout
le monde ?) nous nous sommes trompés de route et avons atterri au camping B0,
ce fut au final pour notre plus grand plaisir : nous avons passé 4 jours
dans un très joli petit camping, sous la protection d’un grand arbre aux heures
les plus chaudes et à deux pas des toilettes, du point d’eau et du bar (même si
au final, si on veut dormir, ce n’est pas vraiment une bonne idée). Après avoir
monté notre matériel de camping spécialement acquis pour l’occasion et mangé un
petit bout, nous nous dirigeons donc vers le site du festival pour assister à
nos premiers concerts. Et la re-bonne surprise : notre camping est à moins
de 10 minutes des scènes ! Et bon à savoir pour la prochaine fois :
il n’y a étonnamment pas de fouille à l’entrée du camping, ce qui est quand
même bien pratique mais qui fera prendre quelques kilos à ma valise la
prochaine fois.
Autre constat… la légende disait donc
vrai : Il fait TOUJOURS beau à Werchter ! Peut-être même trop
d’ailleurs, mais vu que c’est la seule fois de l’été, on ne va pas s’en
plaindre ! Nous voila donc debout en plein soleil au milieu de l’après
midi, sans eau (parce que c’est interdit d’en amener) et prêts à entamer un
super week-end musical. Il va de soi que vu que je ne peux pas être à plusieurs
endroits à la fois, et que plusieurs concerts très intéressants se chevauchent,
nous avons dû faire des choix, parfois très difficiles. Je ne pourrais vous
raconter que ceux auxquels j’ai assistés.
Et pour commencer sur la Main Stage : les
All-American Rejects. Nous avons déjà surement tous entendu et/ou chantonné
leur titre « Gives You Hell » sorti il y a déjà quelques années. Pleins
d’énergie, déjantés, provocateurs, ces américains de la vague Pop-Punk style
Fall Out Boy sont parfaits pour marquer le début du festival.
Viennent ensuite les hollandais de Within
Temptation, surement le groupe de métal le plus frais que j’aie jamais vu en
concert (surement parce que n’importe quoi ce jour-là était plus frais que la
température qu’il faisait). Blague à part, cela faisait des années que je
voulais les voir et je n’ai pas été déçue. Un concert tout tendre mais toujours
dans l’esprit gothique métal du groupe, une chanteuse qui ne manque jamais de
communiquer avec le public et une voix live très impressionnante compte tenu
des notes qu’elle arrive à atteindre.
Et puis nous voila donc déjà totalement terrassés
par la chaleur et le soleil, rouges comme des homards cuits et au bord de
l’insolation et le tout en même pas 3 heures. Nous décidons donc d’essayer de
trouver un coin d’ombre pour écouter et voir de loin Rise Against, quand
même moins hardcore que ce qu’on veut bien nous dire. Un concert à l’ombre très
agréable et pas du tout culpabilisant car beaucoup de monde avait eu la même
idée. Remercions au passage les robinets d’eau « non potable » (mon
cul), mais aussi le t-shirt de mon copain qui nous a surement sauvés de la
suffocation une fois qu’on l’a eu complètement détrempé et porté sur les épaules.
Rien de tel pour faire un F**k à tes coups de soleils.
Pour continuer : une petite
balade autour du site, vu qu’on ne s’était pas encore éloigné de la Main
Stage, pour découvrir un mini
« souk », plein de stands pour la plupart inconnus car mon flamand
est trop rudimentaire. Et enfin, un passage furtif devant la Pyramid Marquee,
juste à temps pour entendre un bon petit «
Insane in
The Brain » de
Cypress Hill.
Retour sur la Main Stage pour les
merveilleux, fantastiques, mythiques Blink-182. Encore un groupe que j’ai
toujours voulu voir et donc encore un rêve d’adolescence réalisé ! Ce que
j’ai le plus admiré chez ces gars, c’est leur capacité à toujours jouer tous
leurs tubes comme s’ils avaient 15 ans et qu’ils étaient dans leur garage, et
ce à presque 40 ans et avec 20 ans de carrière derrière eux ! Tout
simplement énorme !
Un retour rapide au camping pour
souper. Ensuite nous avons quand même voulu aller jeter un œil à Selah Sue mais
bien sur c’était impossible. Donc nous sommes restés assis à écouter 2 ou 3
chansons à l’extérieur de The Barn avant d’aller voir The Cure. Et là c’est la
grosse déception. Un concert totalement impersonnel, pas un mot au public à
part un vague merci toutes les demi-heures. Alors vu que je ne connais que 3
chansons, l’ennui s’est vite installé. Donc nous sommes partis vers The Barn
pour voir The Kooks. Et là j’ai pris mes deux premières leçons sur
Werchter : toujours arriver 30 minutes à l’avance. Et je n’aime pas The
Barn.
Donc nous sommes arrivés en
retard, tout derrière, et pour couronner le tout, à côté de gens soit bourrés,
soit drogués, soit les deux mais en tout cas très instables, très chiants et bruyants.
Bon le fait est aussi que je commençais à avoir mal au dos et aux pieds, et à
être fatiguée. Bref, je ne voyais rien (parce que je suis petite comparée aux
monstres de 2 mètres de haut qui sont toujours dans mon champ de vision) et je
n’entendais rien. A mon plus grand regret puisque après une vingtaine de minutes,
j’ai lamentablement jeté l’éponge alors que c’était un groupe que je voulais
vraiment, mais vrai-ment les voir ! Nous sommes repartis au camping d’un
pas un peu trainant (j’avais honte de ne pas rester voir Justice et Skrillex)
en entendant au loin The Cure finir son concert par « Friday I’m In
Love » et « Boys Don’t Cry » puis une fois rentrés à la tente un
peu plus tard, Justice a joué D.A.N.C.E. pendant près de 10 minutes. Je ne sais
pas de près, mais en tout cas de loin ça donnait sacrément bien ! Une
première journée globalement très réussie malgré tout entachée par ma faiblesse
personnelle (maudite sois-je).
La suite suivra plus tard parce
qu’en fait je m’étends beaucoup plus que ce que j’avais prévu à la
base ! A bientôt donc.
Fanny